« Ici, le constat est pire que dans le reste de l’Europe : maisons abandonnées et villages mourants. Les jeunes rejettent la vie rurale, ils déménagent tous en ville ou partent à l’étranger »
En regardant l’itinéraire de notre traversée de l’Europe sur une carte, on comprend que venir jusqu’en Serbie représentait un sacré détour. Nous n’avons pas franchement emprunté le chemin le plus direct pour relier le Portugal à Istanbul. Mais comment traverser tous les Balkans, toute l’ex-Yougoslavie en faisant l’impasse sur la Serbie ? Pendant des mois, nous nous sommes passionnés pour l’histoire de cette partie de l’Europe et nous avons eu envie de découvrir un peu plus le peuple qui y a joué un rôle si important.
Arriver ici fin novembre signifiait découvrir le pays pendant la saison humide lorsque les jours sont presque les plus courts de l’année. Honnêtement, nous n’avions pas mis toutes les chances du côté de la Serbie pour qu’elle nous séduise.
Le lac de Zavoj est né d’un glissement de terrain dans les années 1960. La rivière s’en est trouvée bouchée et le village de Zavoj a été complètement inondé. Par la suite, le barrage a été consolidé et transformé en barrage hydroélectrique. Le lac n’est donc ni tout à fait naturel, ni tout à fait artificiel… De belles résidences secondaires sont plantées tout autour du lac mais notre coup de cœur a plutôt été pour les petites cabanes flottantes faites de bric et de broc.
Le canyon est un élément important du patrimoine géologique de la région. Des sédiments jurassiques et des restes fossiles ont été créés dans les parties les plus profondes de la mer. Comme le Grand Canyon, aux États-Unis, il est fait de couches composites qui lui donnent cet aspect si particulier. Les couches forment une magnifique série de cascades dans le lit de la rivière.
Le Babin Zub (en français “dent de grand-mère”) est un des sommets de la chaîne de montagne Stara Planina (“la vieille montagne”), celle que nous suivrons ensuite en Bulgarie, quasiment jusqu’à la mer Noire. Après une journée d’ascension, le spectacle qui nous attendait en haut nous a laissé sans voix. Une mer de brume galopait sur les pentes de la montagne.
“Ici, le constat est pire que dans le reste de l’Europe : maisons abandonnées et villages mourants. Les jeunes rejettent la vie rurale, ils déménagent tous en ville ou partent à l’étranger. Les portes des maisons sont couvertes d’avis de décès. Pas facile dans ces conditions de faire des rencontres, de découvrir l’âme de ce pays.”
En Serbie, nous n’avons exploré qu’une seule région. Située au sud-est du pays, cette ancienne région minière et industrielle est aujourd'hui réputée être la plus pauvre du pays. Les villages sont tristement tous désertés. Faute d’emploi, tous les gens en âge de travailler ont rejoint les villes.
Découvrez les photos de notre traversée de la Serbie dans le parc national Stara Planina. Une aventure au cœur de la Serbie, ses canyons, ses lacs et ses campagnes délaissées.