« Nous traversons une région peu touristique et nos looks de randonneurs ne passent pas inaperçus. Dans les cafés, des hommes viennent souvent s’asseoir à notre table et discuter avec nous »
C’était long, mais ça y est : nous sommes en Turquie ! Et aucune chance qu’on ne remarque pas le changement. Nous arrivons à Edirne et elle nous frappe de plein fouet. La vie. Nous avons quitté l’austère Bulgarie et nous voilà projetés dans une ville qui grouille, qui chante, qui rayonne de mille couleurs, qui sent la viande grillée, les grenades pressées et le thé brûlant.
Après quelques dizaines de kilomètres de forêt enneigée, nous débouchons sur la plage, face à la Mer Noire. Le ciel est presque noir, la plage est blanche de neige, le vent souffle et nous sommes seuls au monde au milieu de ce paysage hors normes.
Le petit parc qui se trouve à l’entrée de la grotte doit être charmant en été : étals de marché, restaurant, balançoires… Mais il était superbement vide et tout était fermé lorsque nous sommes arrivés. La grotte en elle-même est constituée de deux parties. L’une est ouverte aux visiteurs toute l’année, l’autre est fermée pour permettre aux chauves-souris d’hiberner sereinement.
Dans le parc national d’Iğneada Longoz se trouve la plus grande forêt inondée d’Europe. Une partie de l’année, les dunes situées sur le littoral empêchent les ruisseaux qui coulent des montagnes de Strandja de rejoindre la mer, formant ainsi des lacs et des marais. Voir cet écosystème sous la neige est une chance.
“Si les seize passages de frontière sont uniques, notre arrivée en Turquie est forcément un peu spéciale. C’est le dernier du voyage, certainement aussi le plus impressionnant. Pas moins de cinq points de contrôle et quelques kilomètres de barbelés séparent les deux pays.
Notre itinéraire de plus de 400 kilomètres traverse la Thrace orientale, c’est la partie européenne de la Turquie. Elle appartient à cette région historique, la Thrace, partagée aujourd’hui entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie”
Difficile de trouver un itinéraire de randonnée dans cette partie si peu touristique de la Turquie. Depuis la frontière bulgare, nous traversons une section assez monotone jusqu'à atteindre les montagnes de Strandja. Cette zone est la plus haute du massif et culmine à un peu plus de 1 000 mètres. Les forêts de rhododendrons que nous traversons sont complètement enneigées. Après les forêts inondées d’Iğneada, nous avons découvert les plages de la mer Noire couvertes de neige. Nous avons suivi la côte sur une longue section en direction d’Istanbul avant de pénétrer à nouveau dans les terres pour atteindre notre destination après deux ans de voyage à pied.
Découvrez les photos de notre traversée de la Turquie depuis les plaines de la frontière bulgare jusqu'à la plus grande ville du pays, Istanbul. Une aventure au cœur de la Turquie, ses forêts inondées, son thé bien chaud et surtout, l'accueil unique des Turcs.