« Nous choisissons de passer par un vrai poste-frontière et de montrer patte blanche pour sortir de l’UE. C’est aussi une façon d’être sûrs de ne pas rencontrer une mine sur un malentendu »
C'est en Bosnie que nous avons réellement traversé le cœur de l'hiver. Ses montagnes et son climat continental ne nous ont laissé aucune chance d'y échapper. Par chance, la météo est plutôt de notre côté. Nous progressons systématiquement sur plusieurs mètres de neige mais à part quelques jours de vent, il fait très beau.
Dans la réserve naturelle de Blidinje, nous découvrons des endroits intacts et sauvages. Ici, l’unique station de ski compte seulement trois tire-fesses. En hiver, peu de gens s’aventurent en montagne et, sortis de cette microstation, nous ne croisons plus personne.
Sur le plateau de Krug, près de la frontière avec la Croatie, vivent environ 500 chevaux sauvages depuis plus de cinquante ans. L’histoire raconte qu’à l’origine, ce sont des chevaux domestiqués qui se sont échappés. Depuis lors, ils résistent à tout et leur population augmente même doucement d’année en année.
Au cœur de l'Herzégovine, la réserve naturelle de Blidinje est située sur une vaste zone qui regroupe trois chaînes de montagne : Vran, Čabulja et Čvrsnica. Blidinje est connu pour ses secteurs montagneux intacts et sauvages. Une unique et minuscule station de ski vient vaguement troubler le calme des ces massifs.
Nous avons fait le détour jusqu’à Sarajevo pour découvrir cette ville chargée d’histoire. Comme le reste du pays, la ville est coupée en deux. La frontière entre les majorités serbes et bosniaques passe littéralement au milieu de la ville. Nous avons essentiellement exploré la partie bosniaque de la ville et nous avons adoré ! Café turc (bosnien pardon) en terrasse, loukoums et architecture ottomane… On ne s’est jamais sentis aussi proches d’Istanbul !
Arrivés au pied du massif de Prenj, “l’Himalaya bosnien”, nous sommes pris d’une petite hésitation. Nous savons que c’est un massif très isolé et extrêmement difficile d’accès pour les secours en montagne. La météo semble de notre côté, ajoutez à cela une bonne dose de curiosité et nous voilà en route pour les pentes de Prenj. Nous sommes seuls, tirant nos pulkas. Le massif nous appartient, ou plutôt… nous lui appartenons. Quatre jours entiers sans voir d’autres traces que les nôtres dans la neige.
Le plus haut village de Bosnie, perché à flanc de falaise, est aussi l’un des plus hauts de toute la péninsule des Balkans. Avant d’y arriver, personne sur notre route n’avait su nous dire avec certitude si le village était habité en hiver. Finalement, il n’y avait personne. Nous avons visité le village comme un musée, nous sentant un peu voyeurs d’être là tout seuls.
“Quand on a préparé l’itinéraire, on ne savait rien de la Bosnie-Herzégovine. Les dernières images qu’on avait vues de Sarajevo montraient une ville en état de siège et des Casques bleus. À quoi ressemble le pays aujourd’hui ? Les traces de la guerre sont-elles encore visibles ? Peut-on randonner sans trop risquer de mettre le pied sur une mine ? Sans trop de risques tout court d’ailleurs ?”
Nous avons découvert la Bosnie-Herzégovine sous un épais manteaux blanc. Est-ce que nous reconnaîtrions seulement certains des endroits découverts si nous y retournions en été ? Sur certaines crêtes, nous pouvions voir les plus hautes branches des sapins pointer dans la neige sous nos pieds. Nous marchions sur la forêt !
Les plateaux d’Herzégovine ont accueilli nos premiers pas dans le pays. Nous avons ensuite enchaîné les différents massifs montagneux du centre du pays. Une petite halte à Sarajevo avant de prendre la direction du parc de Sutjeska et de passer une nouvelle frontière.
Découvrez les photos de notre traversée de la Bosnie-Herzégovine depuis les montagnes d'Herzégovine jusqu'au parc national de Sutjeska. Une plongée au cœur de la Bosnie-Herzégovine en plein hiver, ses sommets enneigés, ses refuges de montagne et ses petits verres de rakija.