« Changer d’itinéraire n’est pas anodin ici. Jamais depuis le début de notre route, on n’a autant galéré avec la cartographie. Les infos sont rares et les cartes Open Source, bien qu’incomplètes, sont les seules disponibles. »
L’Albanie restera pour nous un pays très spécial parmi les 15 autres de cette traversée de l’Europe. L’accueil que nous avons reçu là-bas a été exceptionnel, le pays est peu développé et la nature y occupe encore une place importante et nous y avons célébré nos 500 jours d’aventure !
La vie dans les montagnes du nord de l'Albanie est encore régie par le Kanun. Il s’agit d’un code coutumier remontant au XVème siècle, un recueil de lois, de mœurs, de coutumes et de règles transmises à l’oral de génération en génération.
En termes d’hospitalité, le Kanun indique que même le plus pauvre doit accueillir son invité comme il se doit, du mieux qu’il le peut et que l’attention, l’honnêteté et la chaleur humaine sont plus importantes que le matériel offert.
Le massif de Bjeshkët e Nemuna (« les montagnes maudites ») se trouve au nord de l’Albanie, à la frontière avec le Monténégro et le Kosovo. Ces montagnes sont belles et sauvages. Ses pentes sont abruptes et ses pics acérés, ce profil alpin est rare dans les Balkans. En arrivant du Monténégro, on traverse la vallée de Theth, puis la vallée de Valbona qui s’ouvre après quelques kilomètres, large et profonde.
Les abords du lac d’Izle (ou Uzle) sont idéaux pour randonner. Des pistes bien marquées et peu fréquentées, des forêts ombragées et le lac pour des pauses baignades. Notre souvenir le plus mémorable là-bas est sans aucun doute le camp que nous avons monté sur une presqu’île sortie tout droit d’une carte postale.
Initialement, nous recherchions désespérément un endroit adapté pour une longue pause pendant les heures de canicule où nous ne pouvions pas marcher : de 10h à 17h grosso modo. Quitte à y passer presque toute la journée, autant chercher un endroit vraiment sympa. C’était prendre un pari que de descendre au fond de ce canyon, sachant qu’il faudrait revenir sur nos pas et tout remonter. Aucun regret ! Le canyon est sublime et la journée a été une de nos plus belles en Albanie.
L’incontournable Syri i Kaltër, le “Blue Eye”, est sans doute une des curiosités touristiques les plus visitées du pays. Cette source aux parois calcaires est profonde de plus de 50 mètres. Ici, la nature est reine. Enfin, pour le moment en tout cas, les touristes y affluent pour découvrir ses couleurs fluo. Leurs autocars stationnent à quelques dizaines de mètres de la source et nous comprenons, grâce aux habitants du village, que le tourisme, qui est une ressource importante, menace l’équilibre fragile de cette rareté naturelle.
“Dire que nous sommes bien accueillis en Albanie ne fait pas justice au sens de l’hospitalité démesuré que nous découvrons. C’est le premier pays où nous recevons plus d’invitations que nous ne pouvons en accepter. Invitations à dîner, à dormir ou à boire un café… de quoi passer une semaine dans chaque village !”
Depuis les montagnes maudites dans le nord de l’Albanie jusqu’à la frontière grecque, nous avons découvert un pays inattendu. Le peu de moyens dédiés au développement des infrastructures en fait un pays encore très proche de la nature. Il y a peu de routes mais un nombre infini de sentiers. La principale difficulté pour nous randonneurs a été la cartographie inégale et obsolète.
Découvrez les photos de notre traversée de l'Albanie depuis le parc national de la vallée de Valbona dans les montagnes du nord jusqu'à l'Epire à la frontière grecque. Une aventure au cœur d'une Albanie méconnue, ses montagnes maudites, son arrière-pays attachant et surtout, l'accueil unique des Albanais.