« Fiers de leur pays, valorisant le travail et la famille, les Portugais nous font forte impression. Sur le moment, nous ne prenons pas la mesure de cette générosité si spéciale qui restera une référence pendant tout notre voyage »
772 km séparent nos premiers pas au pied du phare du cap Saint-Vincent et la frontière espagnole. Mais aussi, trois régions, sept parcs naturels, des dizaines de pasteis de nata, environ quarante kilos de déchets collectés. Nous avons déjeuné dans une maison de retraite, dormi dans une caserne de pompiers, une caravane, un atelier de sculpteur, une cabane… Au-delà des chiffres, nous avons vécu notre voyage à pied au Portugal comme une expérience intense, immergés dans un pays magnifique, dont nous avons traversé essentiellement les zones rurales, un pays au climat parfois dur mais dont les habitants se sont toujours montrés accueillants.
Un littoral sauvage, des falaises ocres vertigineuses et de petits villages nichés au bord de l’eau, la côte vicentine au Portugal est réputée être la section de littoral la mieux préservée d’Europe. La mer agitée s’écrase violemment sur les immenses falaises de schiste, les derniers pêcheurs des villages côtiers ont le cœur bien accroché pour travailler dans ces éléments déchaînés.
Arbre mythique et ancestral au Portugal, le chêne-liège y est protégé depuis le XIIIème siècle. Impossible d’en abattre un sans une autorisation expresse du gouvernement. Premier exportateur de liège au monde, le Portugal est un producteur de liège historique. C’est en Algarve et en Alentejo que se trouve la majeure partie de la production.
Le liège, c’est une affaire de patience, il faut attendre une quarantaine d’années avant de réaliser la première récolte exploitable, les suivantes auront lieu tous les neuf ans.
Fondée en 2013, l’association Rota Vicentina s’attache à développer un tourisme vert valorisant la diversité naturelle et la richesse culturelle de ces régions littorales du sud du Portugal. La création et l’entretien de plus de 700 kilomètres de sentiers de randonnée accessibles toute l’année permettent de découvrir ces terres encore sauvages et d’aller au devant de l’accueil formidable des Portugais.
Tout le long du littoral de l’Alentejo, on peut voir des cigognes blanches qui font leur nid flanc de falaise ou même au cœur des villages, sur les clochers des églises. Des cigognes qui nichent sur des falaises maritimes, c’est une phénomène unique au monde, il n’y a qu’ici, au Portugal, que l'on peut l’observer. Jusqu’à présent, elles migraient vers l’Afrique pour l’hiver. Avec le réchauffement climatique, on voit maintenant des cigognes rester toute l’année.
Au cœur du Portugal, entre les montagnes de Serra da Lousã et d'Açor, se trouve un secret bien gardé. Vingt-sept villages de schiste, cette roche brune et d’aspect feuilleté, sont blottis sur les collines et cachés par une végétation étonnamment luxuriante.
Un réseau de 600 kilomètres de sentiers les relient, propices aux randonnées, à pied ou à vélo. Ces villages ont tous failli disparaître. Certains ont été abandonnés, d’autres l’ont évité de peu mais tous sont aujourd’hui progressivement réhabilités.
“Le cap Saint-Vincent au Portugal est l’endroit le plus au sud-ouest de l’Europe continentale. C’est l’endroit le plus symbolique que l’on ait trouvé comme point de départ. Le 5 février 2018, nous posons enfin le pied au Portugal. C’est officiellement le début de cette traversée européenne. Ce moment précis est aussi angoissant qu’excitant”
Nous avons sans aucun doute entamé cette traversée du Portugal pour le bout le plus facile. Depuis le cap Saint-Vincent, nous avons passé près de deux semaines sur les sentiers parfaitement entretenus de la Rota Vicentina. Le balisage pourrait être suivi par un enfant de 5 ans, il y a peu de dénivelé et on croise plusieurs villages par jour pour se réapprovisionner.
Plus loin sur notre itinéraire, la réalité du terrain nous a rattrapés. Hormis dans les régions où un tourisme sport-nature a été développé, personne ne marche au Portugal. Dans les zones rurales et peu touristiques, on trouve très peu de sentiers. De pistes agricoles en chemins de sangliers, on a parfois eu de drôles de surprises.
Enfin, en arrivant dans la première région montagneuse du voyage, nous nous sommes fait surprendre par une météo de saison qu’on avait presque oubliée. En mars, c’est toujours l’hiver et sur les pentes de la Serra da Estrela, la tempête de neige s’est chargée de nous le rappeler.
Découvrez les photos de notre traversée du Portugal depuis le cap Saint-Vincent en Algarve jusqu'aux montagnes de la région Centre. Une plongée au cœur du Portugal, ses falaises mythiques, son arrière-pays méconnu et surtout, l'accueil unique des Portugais.