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Découvrir la Croatie en hiver, des forêts primaires aux montagnes

COMPRENDRE L'EX-YOUGOSLAVIE

Nous avons traversé la Croatie dans le cadre d’un plus long voyage : une marche à travers l’Europe via 16 pays. Entre 2018 et 2020, nous avons marché 10000 km du Portugal jusqu’en Turquie pendant deux ans. C’est le projet Deux Pas Vers l’Autre. Découvrez l’ensemble du projet ici.

La première fois qu’on a vu des traces d’ours, on n’en menait franchement pas large…

En quittant l’Italie, on pensait que commencerait pour nous la première vraie confrontation à la barrière des langues.

C’est vrai, au Portugal on avait vite appris grâce à l’espagnol, en Espagne on était ravis de pratiquer notre troisième langue, la France n’en parlons pas, en Italie, où nous sommes restés 3 mois, nous avons eu le temps d’acquérir de bonnes bases dans cette nouvelle langue latine et on pensait qu’en Slovénie, on allait sérieusement ramer mais finalement, tout le monde parlait anglais ! C’est donc en Croatie que les ennuis ont vraiment commencé. 


Infos clés de notre traversée de la Croatie en randonnée

  • Pays : Croatie
  • Type d’itinéraire : Ligne droite 
  • Difficulté : Difficile 
  • Langue : Croate, très peu d’anglais
  • Période : Hiver - Décembre/janvier/février
  • Durée : 38 jours
  • Distance : 560 km
  • Point de départ : Kranjci, frontière slovène
  • Point d’arrivée : Općina Sinj, frontière bosnienne
  • Dénivelé positif : 14224 m
  • Dénivelé négatif : 14202 m

Trace GPX : La Croatie du Nord au Sud par les montagnes

Details
2PVA - Croatie

Trace GPX : La mysterieuse île de Krk

Details
2PVA - Croatie - Bonus Krk

Randonnée et aventure en Croatie

Sentier de longue distance : la Via Dinarica et le Premužić Trail

Pendant notre traversée de la Croatie, on a suivi régulièrement les sentiers de la Via Dinarica. Cet itinéraire connecte cinq pays. Slovénie, Croatie, Bosnie, Monténégro et Albanie. Au total, plus de 1 260 kilomètres et 52 000 mètres de dénivelé positif.

Ces sentiers de longue distance européens sont la colonne vertébrale de notre itinéraire. Si on ne les suit jamais scrupuleusement parce qu’on aime garder notre liberté, ils serpentent en général parmi les plus beaux sites des pays qu’ils traversent.

En faisant leur promotion, nous aimons aussi penser que nous apportons notre pierre à cet édifice qui promeut la randonnée et fait découvrir des territoires autrement.

Dans les montagnes du Velebit, nous suivons le Premužić Trail, un sentier imaginé et aménagé par cet ingénieur forestier dans les années 1930.

L’itinéraire traverse les parties initialement les plus inaccessibles du Velebit. De près, on comprend le travail colossal que cet aménagement, pourtant parfaitement intégré au paysage, a demandé. C’est une œuvre d’art.

Etat des sentiers et culture de la marche en Croatie

Ces deux sentiers de longue distance pourraient laisser penser que la culture de la marche est très répandue en Croatie. Ce n’est pas le cas. Nous avons quand même eu le sentiment que c’était doucement en train de changer.

En Croatie, nous avons marché environ 560 km, traversé trois des huit parcs nationaux du pays : Risnjak, Velebit et Paklenica. Nous aurions adoré traverser celui des lacs de Plitvice aussi mais on nous a indiqué qu’il était “fermé”. C’est à ce moment-là que nous avons compris que la définition d’un parc national en Croatie était un peu différente de celle à laquelle nous sommes habitués dans le reste de l’Europe. Pas de regrets, beaucoup d’autres merveilles nous attendaient. 

Notre traversée de la Croatie aura aussi marqué pour nous le début de l’hiver. Evidemment le froid, la neige et les jours très courts n’ont pas vraiment rendu notre vie plus facile. Nous marchons moins longtemps, moins vite, nous finissons presque systématiquement la journée avec les pieds mouillés, monter le camp et cuisiner prend plus de temps et nous devons prendre des précautions supplémentaires comme suspendre notre nourriture dans les arbres à cause des ours et des loups. 

Notre expérience du bivouac en Croatie

Officiellement, le camping sauvage est interdit en Croatie. Dans les faits, comme toujours, nous étions hors-saison et avons pris la liberté de monter notre tente à peu près n'importe où. De toute façon, il n'y avait personne dehors.

L'interdiction du bivouac a essentiellement deux vocations ici : protéger l'économie du tourisme et se prémunir contre les incendies.

Au moment où nous y étions, tout était fermé (hôtels, restaurants...), on ne piquait donc le gagne-pain de personne et tout était couvert de neige, pas tellement de risque d'incendie donc.


Territoires et nature en Croatie

Bijele Stijene

Une forêt de conifères vert foncé contrastant avec des tours rocheuses calcaires blanches pointues, c’est Bijele Stijene, un sous-groupe de montagnes du Gorski Kotar, une région de l’ouest de la Croatie.

Littéralement « les rochers blancs », cet ensemble de formations karstiques dépasse par endroits 50 mètres de haut. Les sommets sont séparés par des failles qui deviennent très dangereuses quand elles sont recouvertes de neige.

La bura

Ce vent froid et sec est redouté en Croatie. Il arrive de Russie et est intensifié par la présence de montagnes directement sur les rives de la mer Adriatique. Sa vitesse moyenne est de 80 km/h avec des rafales pouvant atteindre 250 km/h.

Si tout le monde en Croatie craint les jours de Bura, ils sont aussi un peu espérés parce qu’il est connu de tous qu’après son passage, il fait beau et clair.

Les canyons de Paklenica

Paklenica est un des huit parcs nationaux de Croatie et un des trois que nous avons traversés. Très connues des grimpeurs, ces falaises karstiques ont rendu le parc célèbre.

Il y a deux canyons principaux, le “grand” et le “petit”, les deux sont magnifiques et sont traversés par un sentier de randonnée tout sauf monotone.

Le mythique Velebit

Pour traverser la chaîne de montagne du Velebit, nous étions accompagnés successivement de deux invités.

Nous avons passé 6 jours en autonomie dans le Velebit du nord et avons terminé la semaine en fêtant le Nouvel An dans l’adorable petite cabane Zdrilo.

Dans le Velebit du sud, nous avons eu un peu moins de chance avec la météo. Plus avancés dans l’hiver, il y avait beaucoup de neige et nous avons côtoyé de très près la “bura”.

La faune

Nous étions déjà au mois de décembre et tous les gens avec qui on avait abordé le sujet des ours nous ont dit que le réel danger venait des mères avec leurs petits mais qu’à cette époque, les ours hivernaient et que les seuls que nous pourrions éventuellement apercevoir étaient les jeunes adultes qui ne savent pas encore à quel moment se retirer dans leur tanière. 

Un jour, en fin de journée, nous avons essuyé un terrible orage de grêle.

Le lendemain, au moins 10 centimètres de grêlons recouvraient le sol. En fin de matinée, nous avons vu nos premières traces d’ours.

Aucun doute sur l’animal ni sur la fraîcheur des traces. Si on les voyait si clairement dans ce tapis de grêle, c’est qu’elles avaient moins de 12h.

En effet, c’était des traces de taille moyenne, probablement un jeune adulte. Mais plus loin, ce n’était plus la même histoire. De toutes petites traces, suivies d’autres gigantesques.

L’idée qu’on se faisait des traces du yeti en gros… On a alors appliqué ce qu’on savait de la conduite à tenir : ne pas les prendre par surprise et donc, faire du bruit !

Environnement

Gros choc pour nous qui arrivions de Slovénie, la conscience écologique en Croatie a encore une belle marge de progression. Un peu partout dans le pays, on a trouvé des déchets sur les sentiers et pas mal de décharges sauvages à ciel ouvert.


Rencontre avec les croates

Pour être parfaitement honnête, l’accueil des Croates n’a pas toujours été très chaleureux.

Assez rapidement, on a compris que le sujet des migrants était sur toutes les lèvres.

Régulièrement, on nous a demandé si nous en étions, une fois, des gens ont même appelé la police pour nous contrôler… On a trouvé trois explications à cette tension.

D’abord, la Croatie, qui est maintenant membre de l’Union européenne, est candidate à entrer dans l’espace Schengen. Pour se donner toutes les chances, elle s’efforce donc de montrer que sa frontière est sûre et qu’elle en a le contrôle.

Ensuite, depuis que la Hongrie a bâtit un mur anti-migrants le long de sa frontière avec la Serbie, la Croatie est devenue l’entrée principale dans l’UE.

Il y a donc objectivement probablement plus de passage en Croatie depuis quelques années. Enfin, en discutant avec des Croates, on a assez clairement ressenti qu’il devait y avoir un matraquage médiatique important sur le sujet. 

Evidemment, tout n’est jamais tout blanc ou tout noir et nous avons fait quelques belles rencontres en Croatie. Aussi, beaucoup de gens ne parlaient pas anglais, mais plutôt allemand (pas nous) et ça ne nous a pas aidé à communiquer. 

Une seule fois nous avons dormi chez l’habitant, même si en vérité il ne nous a pas laissé rentrer chez lui à proprement parler. C’était sur l’île de Krk où nous avons passé 4 jours en attendant Antoine et notre matériel d’hiver, nous avons dormi dans une caravane dans le jardin.

De manière générale, depuis le début du voyage, nous aimons parler franchement de notre expérience avec les habitants des pays que nous traversons. En Espagne, nous vous avions expliqué que les gens étaient parfois assez réservés, pour ne pas dire stoïques, que les Suisses avaient été difficiles à approcher, etc. On s’est en tout cas toujours sentis libres de parler de notre expérience et les peuples concernés ont toujours reçu nos remarques avec compréhension et auto-dérision. 

On doit vous avouer que la Croatie est le premier pays où chacune de nos remarques a été prise sans beaucoup de recul. Que nous disions qu’il y a peu de sentiers de randonnée en dehors des zones montagneuses, que la culture de la randonnée n’est pas très répandue ou que nous avons souvent trouvé des portes qu’on refusait de nous ouvrir dans les villages, nous avons souvent récolté des volées de bois vert en retour. Aimer son pays est une chose, mais admettre ses faiblesses reste le meilleur moyen de progresser !

Notre rencontre la plus marquante

Sans rire, notre rencontre la plus marquante en Croatie est un chien…

A la sortie d’un village, il nous avait suivi et nous n’avions pas réussi à le faire rebrousser chemin. Il est resté 3 jours avec nous, 3 jours pendant lesquels nous nous sommes demandé quoi faire, comment retrouver sa famille s’il en avait une et quoi décider s’il n’en avait pas.

En vérité, même Marie qui a peur des chiens, on s’est tous les deux beaucoup attaché à lui et ça a été un crève-cœur de le rendre à ses maîtres que nous avons finalement retrouvés (la magie des réseaux sociaux !).


Culture en Croatie

A la frontière avec la Bosnie-Herzégovine, nous n’avons pas pu ignorer les traces de la guerre en tombant sur de vieux tanks rouillés dans la montagne ainsi que des tonnes de munitions plus ou moins grosses. Nous avons hâte de nous enfoncer un peu plus profondément dans la péninsule balkanique, d’essayer de comprendre un peu mieux ces histoires mêlées et encore bien présentes dans tous les esprits et sur les murs des maisons.

Est-ce qu’on marcherait 500 km de plus ici ?

Non, pas vraiment. La saison n’a sans doute pas aidé mais l’accueil glacial et la méfiance des Croates nous a fatigués. Nous avons hâte de passer la frontière.

Encore une fois, nous avons le sentiment d'avoir découvert un autre pays que celui dont nous avions des images en tête avant de partir. De la Croatie, nous imaginions la côte et les archipels de carte postale, beaucoup moins ses campagnes et ses montagnes. A nouveau, la liberté que nous offre le voyage à pied nous comble !


Anecdotes de notre randonnée en Croatie

Dirty fact

Les sentiers de forêt et de montagne jonchés de déchets.

Wild fact

Drôle de sensation de marcher entre les traces d’ours et celles de loups.

Food fact

Si vous demandez la spécialité du resto, on vous servira immanquablement un plateau plein de viande cuite à l’huile, des frites et un oignon cru.


Préparation et organisation pour randonner en Croatie

Quand y aller ? 

Même si les rencontres ont été rares et que la vie est plus difficile en hiver pour des randonneurs, on a adoré les montagnes du Velebit sous la neige. En été, il doit faire vraiment très chaud. Les mois les plus abordables doivent être mai, juin et septembre.

Où dormir ?

Officiellement, le camping sauvage est interdit en Croatie. D’après ce qu’on a compris, ils sont surtout regardant sur la côte, sur les îles, dans les parcs nationaux et le tout, pendant la saison touristique en été.

Quel matériel ? 

Pour cette traversée de la Croatie en randonnée en hiver, nous sommes partis avec des vêtements d’hiver, du matériel de randonnée et de bivouac et le minimum d’équipement de sécurité en montagne.

Retrouvez ici la liste détaillée de notre matériel, article par article.

Le bivouac est-il autorisé en Croatie ?

Officiellement, le camping sauvage est interdit en Croatie. D’après ce qu’on a compris, ils sont surtout regardant sur la côte, sur les îles, dans les parcs nationaux et le tout, pendant la saison touristique en été.

Nous n’avons eu aucun problème pour camper partout en Croatie.

Y a-t-il des espaces protégés

L’itinéraire de notre randonnée en Croatie passe par plusieurs zones protégées :

  • Parc national de Risnjak
  • Réserve naturelle de Bijele i Samarske Stijene
  • Parc national Velebit du Nord
  • Réserve naturelle du Velebit
  • Parc national de Paklenica

Les chiens sont-ils autorisés ?

La Croatie est un pays très dog friendly. Les chiens sont acceptés partout.

MarieMC
septembre 7, 2022
L'auteur en quelques mots :

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